La motivation des salariés est un enjeu crucial pour les entreprises. Pourtant, certaines idées reçues circulent et peuvent nuire à l’épanouissement professionnel de ces derniers. Cet article propose d’analyser ces mythes et de mettre en avant les bonnes pratiques pour favoriser la motivation des salariés.
Idée reçue n°1 : L’argent est le principal moteur de motivation
Il est couramment admis que l’argent serait la principale source de motivation pour les salariés. Si le salaire peut effectivement être un levier d’engagement et de satisfaction, il ne suffit pas à lui seul à garantir la motivation sur le long terme. D’autres facteurs, tels que la reconnaissance, l’autonomie, les perspectives d’évolution ou encore l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, sont également essentiels pour maintenir un haut niveau d’engagement au travail. Selon une étude menée par Glassdoor en 2019, seuls 35% des employés considèrent leur rémunération comme facteur clé de satisfaction au travail.
Idée reçue n°2 : Les promotions sont la meilleure manière de motiver
Promouvoir un employé est souvent perçu comme un moyen infaillible de renforcer sa motivation. Toutefois, cette approche peut s’avérer contre-productive si elle n’est pas accompagnée d’une véritable réflexion sur les compétences et aspirations du salarié concerné. En effet, une promotion mal choisie peut engendrer une surcharge de travail, un stress accru et une perte de confiance en soi. Comme l’affirme Herminia Ibarra, professeure de leadership à la London Business School, « promouvoir quelqu’un sans tenir compte de ses compétences réelles et de son désir d’évolution peut avoir des conséquences néfastes pour l’entreprise et pour le salarié ».
Idée reçue n°3 : Le télétravail nuit à la motivation des salariés
Le télétravail est souvent perçu comme un frein à la motivation, en raison d’un manque supposé de contrôle et de cohésion d’équipe. Or, les études montrent que cette pratique peut au contraire favoriser l’engagement et la satisfaction des salariés. Une enquête réalisée par l’Institut Great Place to Work en 2020 indique que 80% des télétravailleurs se disent satisfaits de leur organisation et 74% estiment que le télétravail a un impact positif sur leur motivation.
Idée reçue n°4 : Les employés ne sont motivés que par leurs propres intérêts
Cette idée reçue repose sur l’hypothèse que les salariés ne cherchent qu’à maximiser leurs gains personnels, au détriment de l’intérêt collectif. Pourtant, les recherches en psychologie du travail démontrent que les individus sont également motivés par le désir de contribuer à un projet commun, d’appartenir à un groupe et de s’épanouir dans leur environnement professionnel. Dans son célèbre ouvrage « Drive », l’auteur et conférencier américain Daniel Pink souligne l’importance des motivations intrinsèques (telles que le plaisir, la curiosité ou l’autonomie) par rapport aux motivations extrinsèques (comme l’argent ou les promotions).
Idée reçue n°5 : Les récompenses financières sont le meilleur moyen de stimuler la performance
Il est tentant de croire que les primes et autres récompenses financières permettent d’améliorer durablement les performances des salariés. Cependant, ces incitations peuvent avoir des effets pervers, en encourageant la compétition interne et en dévalorisant les contributions non quantifiables. De plus, elles peuvent conduire à une focalisation excessive sur les objectifs à court terme au détriment de la qualité et de l’innovation. Comme le souligne Teresa Amabile, professeure à la Harvard Business School, « il est préférable d’utiliser une combinaison de leviers motivationnels pour favoriser l’épanouissement professionnel et la performance durable ».
En définitive, il est important de remettre en question certaines idées reçues sur la motivation des salariés afin de développer des pratiques managériales adaptées aux besoins et attentes de chacun. En s’appuyant sur une approche globale et personnalisée, les entreprises pourront ainsi créer un environnement propice à l’épanouissement et à la performance de leurs collaborateurs.